l'amazonie (alto Béni), Rurrenabaque, le parc naturel de Madidi

Vivants, nous sommes vivants!!!!!!!!!

Pas qu'on se soit fait attaquer par des caïmans ou des anacondas, fait perdre par le guide à la façon Jumanji (vous apprécierez ma haute culture.....) mais franchement à cause de l'état de la route. 100 fois j'ai cru qu'on allait rester bloqué: des trous, des bosses, de la boue, des nuages de poussières, des camions, des précipices, des cailloux qui tombent, la pluie, le brouillard (même la neige en haut de la cumbre), des travaux qui bloquent la route la journée et qui obligent à partir très tôt le matin ou à rouler de nuit.... Enfin bref une expérience digne de pekin express et kholantan réunis..... (sans les caméras évidemment).

Tellement que je me suis agrippée au siège j'en avais mal aux mains et le pauvre Julien toutes les 5 minutes je lui faisais une remarque....( regarde devant, roule plus à gauche (oui oui vous avez bien entendu, dans cette partie de la Bolivie il y a une petite colonie anglaise qui fait que l'on roule à gauche, au passage pour le retour c'était bien pratique car le précipice était de l'autre côté....), ralenti, freine, attention aux trous... il a eu droit à tout, alors aujourd'hui je le dis bien haut, je t'aime mon chéri.....).

En tout cas on aura fait une fois le trajet en voiture histoire de faire les beaux, pour voir le paysage, pour faire des économies..... (on peut encore trouver des tas d'escuses.....) mais la prochaine fois (car franchement ça vaut le détour et on n'a pas tout fait) je mets des sous de côté et on prend l'avion, imaginez 45 min en avion contre plus de 24h en voiture (nuit à l'hôtel comprise dans un village à peu près au milieu --> Sapecho.)

Donc reprenons depuis le début.... départ dimanche matin vers 9h00, au passage on a pris notre copine Cécile et son fils Léo qui ont décidé de faire la route avec nous et en route pour 500 kms de route.... heu pardon plûtot de chemin caillouteux, boueux, ils sont en train de faire des travaux pour toute la goudronner jusqu'à Rurre (c'est comme ça qu'on dit ici pour parler de Rurrenabaque, notre ville d'arrivée) et donc c'est en travaux et fermé la journée sauf le dimanche. Quand ils auront fini ce sera le paradis, 5 heures pour aller en Amazonie, mais d'ici qu'ils aient fini je crois que les enfants seront majeurs......

Je m'étais plainte du trajet Uyuni-Oruro mais comparé à cette route c'est rien, on n'a pas pu parler pendant tout le trajet ni écouter la musique car les cailloux faisaient trop de bruit on aurait pu se parler par geste mais là encore avec les virages je voulais éviter un vomi inoportun.....

Pour que le trajet soit moins long on s'est donc arrêté à Sapecho, c'est un petit village qui se trouve à 5 heures de Rurre et à 7 de La Paz. On a trouvé un "alojamiento" nommé "Rodriguez". Tout de suite on a vu la différence et l'approche des tropiques, il y faisait moite, chaud, les moustiques ont été les premiers à nous acceuillir.

Le Lendemain, départ très tôt ( 4h30, encore pour cause de travaux, et oui la future route goudronnée.....:):)) ce qui nous a permis de voir un magnifique lever de soleil et ensuite arrêt 2 heures après à Yucumo pour problème de voiture, mais ouf!!! rien de grave juste une durite du chauffage (mais pour là où on est pas besoin), 2 heures d'arrêt le temps de fabriquer la pièce qui manque.... façon débrouille bolivienne, ensuite nouveau départ mais après une heure de route on arrive dans un village et on se rend compte que ...... ce n'est pas le bon village on s'est trompé de route, donc DEMI TOUR et rebelote pour une heure de plus.....

Vers 16 heures on est arrivé à Rurré, en tout 4 heures de plus sur l'horaire prévu.....

Rurré est une ville plutôt tranquille au bord de Béni, toutes les maisons sont simples étages, les voies sont goudronnées et les taxis sont des.... motos.... il y fait chaud, tout le monde est en tenu estivale. C'est un village pour touristes mais comme c'est pas la haute saison il n'y a pas grand monde.

On a cherché un hôtel (l'oriental) et ensuite on a fait le tour des agences pour savoir qui aurait l'honneur de nous transporter pour découvrir la selva d'amazonie.....

On avait plusieurs choix, (merci Charles pour l'agence Mashaquipe) mais la plus compétitive par rapport à notre bourse et la plus intéressante au niveau fonctionnement a été San Miguel del Bala, c'est un écolodge c'est à dire que l'agence est tenue par une communauté et tous les gens travaillant pour cette agence font partie de la communauté et tous les bénéfices vont au développement de cette communauté. Les gens travaillent à tour de rôle sur les différents tours organisés.

On a choisi le tour "Selva" avec 3 jours et 2 nuits. Au programme, balade en bateau pour arriver jusqu'aux différents camps, visite de la communauté, balade et bain dans une cascade, visite d'une falaise où se reproduisent les perroquets, balade nocturne et recherche d'animaux.....

Pour ceux que ça interesse au niveau tarif, les enfants de moins de 8 ans ne paient pas (c'est plutôt intéressant pour nous) et jusqu'à 10 ans c'est 50% du prix, ensuite pour les adultes c'est 240 dollars mais on l'a eu à 210 $, pile dans notre budjet et franchement vu les prestations rien à regretter les autres nous demandaient plus cher et faisaient payer les enfants pour les mêmes choses.

J1: départ 8h30 pour le premier "albergue" (refuge) San Miguel del bala en pirogue à moteur pour 45 minutes de trajet.

Là, première bonne surprise, SUPER beau, tout nickel, propre et surtout personne, un tour rien que pour nous.... Pas une âme de touriste. Après le jus offert, visite de la communauté où on a fait la connaissance des enfants de l'école, les garçons ont fait une partie de foot avec les garçons de l'école, ensuite on a fait du jus de canne à sucre et on a assisté à une séance de tissage de feuilles de palmiers (j'ai ramené un super panier), ensuite retour à l'albergue, repas avec poisson du Béni (un nom à coucher dehors et méconnu de mon petit cerveau) et grande balade montante pour arriver tout suant et dégoulinant à une cascade et s'y baigner, mais moi bien que suante et dégoulinante l'eau était trop froide et je n'ai pu y mettre que les orteils..... (pour la petite histoire, vous connaissez l'amour qui lie Julien et l'eau et bien là encore il a voulu faire un super plongeon de la mort en oubliant qu'il portait ses lunettes et non ses lentilles..... et bien en ressortant de l'eau plus de lunettes...... heureusement il a cherché et il les a  retrouvées.....).

J2: départ pour le deuxième albergue toujours en pirogue, cette fois 2 heures de trajet qui nous ont permis de percevoir toute l'immensité de la forêt et la densité de celle-ci. On a réussi a voir des "Capibarras", gros rongeurs pouvant peser jusqu'à 60kgs, on a vu aussi un petit caïman..... et de nombreux oiseaux. La végétation est vraiment magnifique et grandiose. Le deuxième refuge était tout aussi beau que le premier, des cabanes en bois avec le toit en palmiers tressés dans une clairière entourée d'arbres magnifiques et de bruits d'oiseaux vraiments très "tropiques".

Balade dans la forêt pour essayer de voir des animaux, je dis essayer car avec la tribu que l'on avait il était impossible de passer inaperçu et va y que je crie que je tape sur les troncs avec un baton que je saute partout, ils ont fait fuir tous les animaux que l'on était susceptible de rencontrer.... Par contre on a vu des traces de sangliers, de pumas, de tapirs, entendus des cris de singes, d'oiseaux mais vus seulement une tortue, des araignées, des petits crabes, des grenouilles, des fourmis qui lorsqu'elles te piquent te donnent des douleurs horribles et une forte fièvre pendant 24h, on les appelle les "24 horas".

Ensuite en revenant à l'albergue de la salle de déjeuner, on a soudain entendu des bruits bizarres, des claquements sourds, et on a vu débarquer une horde de sangliers....

Il sont restés là plantés pendant 1 heures à gratter le sol pour chercher des graines. Les enfants étaient du coup super sages et n'osaient pas bouger..... L'après midi et le soir on a fait une nouvelle tentative de balade pour voir des animaux mais pas plus de chance que le matin (sacrés gosses....), la nuit juste on a réussi à voir les yeux d'un caïman et contrairement à ceux que disait Pancoll dans son livre les yeux des crocodiles sont rouges et non jaunes......

C'est là que les choses ont commencé à se gâter au niveau météo.... On a eu de la pluie et le vent du sud comme ils l'appellent ici qui amène pluie et froid selon eux ( entre 15 et 20 °C, donc froid tout est relatif). Il a plu toute la nuit. Pour nous se fut bien agréable de dormir sans moustique et au frais....

J3: dernière visite de la falaise au perroquet.... sous la pluie..... On y a vu de magnifiques aras tout de rouge et bleu vétus.

Ensuite retour à Rurre toujours dans la pirogue et enroulée d'une bache car la pluie ça mouille.......

Comme il pleuvait, on a décidé de rentrer aussitôt vers Sapecho où un copain de Cécile nous attendait pour visiter l'usine CEIBO et une plantation de Cacao. Pour information, ceibo est une coopérative bolivienne qui fait un délicieux chocolat biologique, il paraît qu'au dernier concours mondial du chocolat ils ont terminé 3ème. Le chocolat est super bon et il se trouve que l'usine où il récolte le cacao se trouve à Sapecho....

La route, toujours la même (cette fois un peu plus de bîtume avec des zones de terre en plein milieu et "des desvios" (déviation) façon Dakar, les travaux dans cette partie sont un  peu plus avancés d'où la présence de goudron par ci par là, sauf que là on s'est pas trompé et qu'on n'a pas eu de panne mécanique donc en 5 heures on était à Sapecho, logement encore Chez Rodriguez qui nous a laissé la chambre de ses fils faute de place...... (tous les ouvriers travaillant sur le goudronnage de la route dorment chez lui.....).

Le lendemain, visite donc de la dite coopérative de Ceibo, et découverte de l'élaboration de la graine de cacao, super intéressant, au départ ils nous ont pris pour des représentants d'une entreprise quelconque et nous ont reçu dans un bureau avec les chocolats et tout et tout et puis quand ils ont vu qu'on était de simples touristes ils ont écourté l'échange sans toutefois être désagéable, ils nous ont montré le lieu de fermentation des grains et le lieu de séchage. Ensuite on est passé à la boutique acheter pleins de chocolat!!!!!!

séchage des grains de cacao

L'après-midi on est allé dans une ville à 10 kms (palos blancos) de Sapecho et on a voulu se baigner au bord du Béni mais impossible trop de courant, alors ils ont lançé des cailloux tout l'après-midi en essayant toutefois de faire des tentatives inaperçues d'immersion.... Ce qui était drôle c'était de découvrir cette ville d'une certaine importance au milieu de rien avec des boutiques de fringues, de tronçonneuses, genres villages de vacances au bord de la mer (sans la mer évidemment)....

Si on n'est pas parti aussitôt de Sapecho c'est que primo il avait beaucoup plu et on avait peur de l'état de la route (et les gens à qui on demandait n'étaient pas très engageant) et aussi parce que le samedi on avait un anniversaire, mais de qui me direz-vous???? et bien du type qui hébergeait le copain de Cécile (vous vous souvenez) et qui est allemand et qui travaille pour une fondation étudiant l'agro foresterie!!!!! késako??? et bien ils étudient comment favoriser les cultures en conservant la nature telle quelle est, car selon Bastian toutes les plantes et les arbres sont là pour quelque chose et il faut bien regarder quel arbre va avec quel arbre pour que chacun pousse au mieux et apporte le meilleur de lui même (toute une histoire!!!!)... En tout cas on a eu un cours accéléré et une visite de la plantation de cacao, on a même dépulpé les cabosse de cacao, en fait avant de faire fermenter les graines, il faut ouvrir la cabosse à la machette (je vous laisse imaginer qui s'est empressé de prendre la machette....), prendre chaque graine et la mettre à la bouche et enlever la pulpe. Elle est super bonne et sucrée. Evidemment on peut mettre la graine comme ça directement pour la faire fermenter mais la pulpe est tellement bonne.

C'est vers 5 heures qu'on a pris congé de Bastian (après un énorme repas traditionnel) pour se préparer à faire la route jusqu'à la Paz malgré les avis contraires de certains congénères, j'vous raconte pas l'état dans lequel j'étais, depuis le matin je n'avais qu'une envie c'était de partir pour voir l'état de la route (impossible la route était fermée à cause des travaux....).

En fait, cela n'a pas été pire qu'à l'aller, entre chaque point stratégique (Sapecho -canaravi, Caranavi - Coroïco) on a mis 2 heures, on a même fait un arrêt repas, pour entendre la musique on l'a mise plus forte, et quand les endroits étaient compliqués comme il faisait nuit je ne voyais rien ou alors je fermais les yeux... et on est enfin arrivé à la Paz à minuit, fatigués, tendus et pleins de boue, la voiture n'est plus rouge mais marron.....

En tout cas bonne semaine, oublie total de La paz et du travail, les enfants d'ailleurs n'ont aucune envie de rentrer à l'école mais ont plutôt envie qu'on reparte ailleurs...... On y retournera c'est certain mais pas en voiture....

Comme il y avait beaucoup de photos, je le ai toutes mis ici --> Nos photos!!!!!!!!

Comments

[nat]

VOUS ETES DES MALADES !!!! Mais je dois avouer que vos photos sont superbes et que c'est génial de suivre vos aventures depuis mon salon, bien au chaud devant l'ordi une tasse de thé à la main ! C'est énorme ce que vous êtes en train de vivre, bravo ! gros gros bisous de nous 6 !

[JPN]

on a passé un bon moment à regarder de belles photos ;ça nous a fait oublié la pluie ...des bisous à tous